Mon premier et mon tout deviendra grand...
Voilà, on y est, demain mon bébé, mon premier, l'amour de ma vie rentre à l'école.
Il sera plus que jamais sur la voie de l'indépendance.
Dans la théorie, si tout se passe bien, il va grandir en apprenant, se faire des amis qui auront une place aussi importante que nous, plus importante à certains moments.
Et quelque part, s'il en arrive là c'est que j'aurais bien fait mon boulot. Un enfant qui s'adapte au monde extérieur sans (trop) se soucier de papa/maman c'est un adulte accompli et libre.
Mais pour moi, quel déchirement. Les étapes se succèdent à une cadence infernale et je dois le laisser faire, alors que je n'ai réellement qu'une envie, les attraper tout les 2, m'enfuir et les regarder pousser, inlassablement et en savourer chaque instant. A partir de demain, et pour son bien (du moins j'ose naïvement l'espérer) certains de ces instants n'appartiendront qu'à lui.
Quand j'ai visité l'école, j'ai songé à me transformer en enfant et à le suivre ainsi, pour voir comment il étudie, comment il joue. Mais ce n'est ni possible, ni raisonnable.
Demain donc. A 9h15. Mélangé avec les moyens.
Et même si ce n'est pas l'étape que je redoute le plus dans sa vie, j'ai peur.
Comment va-t-il se comporter? Sera-t-il calme, à écouter la maîtresse ou va-t-il suivre les potentiels petits caïds comme il aime faire? Ce serait dommage, je crois véritablement à son potentiel. Pour le moment, il est excité, répète à qui lui pose la question qu'à l'école "je vais apprendre les letes,les chiffes, les chanchons".
Mon plus grand souhait est qu'il s'y plaise, je ne lui demande pas (et jamais) d'être le meilleur, je veux qu'il écoute et qu'il s'amuse. Qu'il se fasse des amis. Je lutterais contre ma méfiance et je les inviterais goûter à la maison, quand il fera beau ils joueront dehors, il fêtera son anniversaire, et qui sait dans 10 ans ce seront peut être toujours les mêmes têtes.
Autant les mauvaises fréquentations et leur influence néfaste me font peur, autant l'idée que mon merveilleux petit bonhomme se retrouve seul et/ou martyrisé m'angoisse au plus haut point.
Demain c'est un nouveau départ, une nouvelle organisation.
Demain, je le sais je vais chercher à ne pas me tromper de salle ou de quoique ce soit, je vais me faire toute petite qu'on ne me remarque pas, et demain je le sais, lui il sera heureux, il va voir des "zenfants" et me suppliera de lui lâcher la main, et quand je le ferais, je le connais, il ne se retournera même pas, il ira s'assoir sur les petites chaises avec d'autres loulous, comme il avait fait à la garderie. J'aurais la gorge et les yeux qui me bruleront mais je saurais me tenir. Pour lui.
Et puis les jours vont passer, on sera tous installé dans cette nouvelle routine.
Demain, point à la ligne...